FICHE TECHNIQUE CULTURE DU CACAO

FICHE TECHNIQUE CULTURE DU CACAO

Publish by : admin1 The : 05/11/2020 at 01h 20min 45s
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I. GENERALITES

fiche technique culture cacao

Le cacaoyer est une plante originaire d’Amérique du Sud qui s’exprime mieux en zone forestière. Elle est principalement cultivée pour ses fèves. Plusieurs variétés de cacaoyer sont cultivées parmi lesquelles le Forastero, le Criollo et le Trinitario (Hybride). Ces variétés diffèrent les unes des autres par la couleur et la forme des cabosses, la composition des fèves (teneur en aromes), la durée du cycle de production et le rendement à l’hectare.

Les plants de cacaoyer sont généralement produits en pépinière pendant 6 mois avant d’être transplanté en champs. Les premières cabosses sont obtenues au bout de 2 ans pour les variétés hybrides et 3 à 4 ans pour les autres variétés. A partir de la 5e année le rendement moyen à l’hectare pour les variétés hybrides tourne au tour de 1,5 à 2 tonnes.

Le cacaoyer devrait être associé à d’autres cultures telles que le bananier-plantain, et arbres fruitiers, … L’intérêt d’associer le cacaoyer avec le bananier-plantain est le suivant :

  • Le cacaoyer est une plante qui a besoin d’ombre pour se développer pendant ses 2 premières années. Le bananier-plantain étant une culture à croissance rapide, il pourrait donc servir d’ombrage pour les plants de cacaoyers.
  • Au bout d’un an le bananier-plantain peut aussi fournir de l’argent pour l’entretien du site.

En plus du fait qu’elle génère des revenus, l’intégration des arbres fruitiers en cacao-culture est intéressante pour le reboisement et la protection de l’environnement.

II.ITINÉRAIRE TECHNIQUE

II.1. Choix du site

Le site doit être sous ombrage et accessible en toute saison. Le cacao se développe mieux sur les sols riches en matière organique, profonds et bien drainés.

II.2. Choix de la variété

Les chocolatiers préfèrent la variété Criollo car elle est très riche en aromes. Les producteurs quant à eux préfèrent cultiver la variété Trinitario car elle est précoce et à fort rendement.

Le choix de la variété à cultiver doit se faire selon les exigences du marché ciblé.

II.3. Production des plants en pépinière

La production des plants de cacaoyer en pépinière doit se faire à partir du mois d’octobre et ces plants doivent passer 6 mois en pépinière. La pépinière doit être implantée à proximité d’un point d’eau pour faciliter son entretien (arrosage et traitement phytosanitaire). La pépinière doit être installée soit sous une ombrière construite, sois dans une zone à fort ombrage.

La pépinière du cacao doit être faite de préférence avec les plastiques noirs perforés biodégradables de dimensions 15/20. Les sachets doivent être remplis avec de la terre riche en matière organique.

Afin de faciliter les opérations de suivi, les sachets doivent être classés en tas de 1000 (pour les grande pépinières) et chaque tas doit comporter 10 tas de 100 sachets alignés. Chaque tas doit contenir 10 sachets dans le sens de la largeur et 100 sachets dans le sens de la longueur. Un espace de 50 cm doit être laissé entre 2 tas pour faciliter l’entretien de la pépinière.

Pour faire la pépinière du cacao, il faut choisir des cabosses bien mures, les écabosser délicatement en évitant de blesser les fèves. Sélectionner les fèves ne présentant aucun défaut, tout en évitant les fèves des 2 extrémités de la cabosse. Les fèves sélectionnées doivent être lavées à grande eau afin de les séparer du mucilage qui les entoure.

Arroser les sachets puis semer les fèves de cacao à plat à 2 cm de profondeur.

Arroser régulièrement la pépinière (3 fois par semaine) et la désherber. La pépinière peut être fertilisée à l’aide d’un engrais biologique. La lutte contre les insectes peut se faire grâce à des solution biologiques telles que les pièges à phéromone et l’utilisation des bioinsecticides.

II.4. Préparation du terrain

La préparation du terrain consiste à :

II.2.1. Désherbage

Le site doit être désherbé afin de permettre à l’équipe d’abattage de bien circuler.

II.2.2. Abattage

Le cacaoyer est une plante qui aime l’ombrage pendant les 2 premières années de son développement. L’abattage du site doit être sélectif. Le niveau d’ombrage à laisser sur le site dépendra des cultures qui seront associées aux cacaoyers.

La période idéale pour l’abattage dépendra des opérations qui suivront cette étape. Au cas où le brûlis interviendra, le site peut être abattu entre décembre et janvier. Dans le cas où il n’a pas été prévu de bruler, l’abattage devra intervenir un peu plus tôt pour permettre aux branches de commencer à se décomposer avant la phase du piquetage.

II.2.3. Tronçonnage

Une fois les arbres abattus, les branches et les troncs doivent être tronçonnées afin d’accélérer la décomposition et de faciliter la circulation sur le site.

II.2.4. Piquetage   

Le piquetage est une activité qui consiste à matérialiser les points où les trous seront creusés. La densité des plants à prendre en compte au moment du piquetage dépendra des objectifs visés. En culture pure, des écartements tels que 2,5 m × 2,5 m (soit 1600 plants/hectare), 3 m × 2,5 m (soit 1333 plants/hectare)  peuvent être utilisées. En culture associée, une densité telle que 3 m × 3 m (soit 1111 plants/hectare) peut être utilisée. Le piquetage intervient généralement au cours du mois de février pour la première campagne et en juillet pour la seconde campagne.

II.2.5. Trouaison

La dimension recommandée pour les trous du cacaoyer est de 40 cm × 40 cm × 40 cm. Il est important de respecter la dimension des trous car elle conditionne la croissance des plants. Pendant la trouaison, la terre de surface (terre noire riche en humus) doit être séparée de la terre du fond (terre rouge). La trouaison doit se faire peu de temps avant la mise en terre des plants afin d’éviter que les trous se referment. La trouaison intervient généralement au cours du mois de février pour la première campagne et en juillet pour la seconde campagne

II.5. Entretien

II.5.1. Replanting

Un mois après le planting, identifier les plants morts et replanter.

II.5.2. Désherbage

Le désherbage peut se faire manuellement, ou à l’aide d’herbicides. Pour ceux qui désirent produire du cacao certifié le désherbage doit être manuel. Cette tâche est très importante car elle élimine la compétition entre les plants de cacaoyers et les mauvaises herbes vis-à-vis de la lumière, les nutriments et l’eau).

Le désherbage du site peut se faire 2 à 3 fois par an.

II.5.3. Taille

Cette opération consiste à supprimer des branches et les gourmands du cacaoyer.

II.5.4. Fertilisation

Le cacaoyer peut être fertilisé grâce aux engrais foliaires ou granulés. Les producteurs qui désirent produire du cacao certifié doivent chercher les engrais biologiques disponibles dans leur localité. Ceux qui désirent produire du cacao non-certifié peuvent utiliser les engrais chimiques granulés ou foliaires spécial cacao.

 

II.5.5. Lutte contre les pestes

Les principales pestes qui menacent la production du cacao sont : La pourriture brune, les capsides, les Thrips et les punaises.

II.5.5.1. La Pourriture brune

Elle est une maladie qui a un impact économique important en cacaoculture car elle est à l’origine des pertes importantes de rendement. Cette maladie est causée par un champignon du genre Phytophthora. Deux espèces de ce champignon sont responsables de la pourriture brune des cabosses, il s’agit de Phytophthora palmivora (la plus répandue) et Phytophthora megakarya (la plus agressive).

La pourriture brune des cabosses se manifeste comme suit :

  • Présence de taches translucides et brunes sur les cabosses qui virent au noire,
  • Fèves pourries et moisies,

La lutte contre la pourriture brune des cabosses de cacaoyer passe par une bonne gestion de l’ombrage et par la récolte sanitaire des cabosses malades suivi de leur brûlis hors du site. La lutte contre cette maladie passe également par l’utilisation des fongicides systémiques et de contact. Pour ceux désirant produire du cacao certifié, il faudra chercher des biofongicides ou des fongicides à base de Cuivre. Les consignes sur l’utilisation des fongicides sont notées sur les étiquettes des produits.

II.5.5.2. Les Capsides / Mirides

Ils sont les plus dangereux de tous les insectes qui menacent le cacao. Les mirides sont à l’origine du dessèchement des rameaux et le vieillissement rapide des plants.

La lutte contre les mirides peut passer par une meilleure gestion de l’ombrage. En effet, une étude menée par le CIRAD a démontré que les mirides ne se répartissent pas uniformément dans les plantations. Ils se situent le plus souvent dans des zones bénéficiant d’un ensoleillement maximal du fait de l’interruption de la canopée d’ombrage. Les mirides peuvent également être contrôlés par un traitement phytosanitaire raisonné (Utilisation des insecticides recommandés dans la Région).

II.5.5.3. Les Thrips

Ce sont des insectes qui sont à l’origine de la décoloration des feuilles de cacaoyer par les taches, puis jaunissement et teinte rouille générale avant de tomber. La lutte contre les Thrips passe par l’utilisation des insecticides.

 

II.5.5.4. Les Punaises

Ces insectes causent le dessèchement des rameaux et la distorsion des feuilles. La lutte contre les punaises se fait généralement en appliquant un insecticide recommandé.

II.6. Récolte et gestion post-récolte

II.6.1.   Récolte

Les cabosse de cacao doivent être récoltées dans un état pas trop mure et pas nom mure. Si les cabosses sont très mures, le risque d’obtention des fèves germées (il s’agit d’un défaut) sera élevé. Si les cabosses sont récoltées dans un état non mure, les risque d’obtention des fèves plates sera élevé. La récolte doit se faire à l’aide d’un objet tranchant tout en évitant de blesser les coussinets floraux.

II.6.2.   Ecabossage

Les cabosses doivent être ouvertes en évitant de blesser les fèves. Pendant cette opération les fèves défectueuses doivent être triées et jetées. Il faut également éviter de mélanger les fèves avec les corps étrangers (débris de cabosses, terre,…).

II.6.3.   Fermentation

La fermentation est l’une des étapes clés de la gestion post-récolte de fèves de cacao car elle impacte directement sur la qualité du cacao à l’exportation (grade). C’est pendant l’étape de fermentation que les aromes se forment dans les fèves de cacao.

La fermentation doit se faire pendant 6 jours dans des caissons de fermentation ou sur des feuilles de bananier posées sur un sol à pente légère afin de laisser couler le mucilage. Le cacao mis en fermentation doit être remué tous les 2 jours afin de permettre l’obtention d’un lot homogène. Il est déconseillé de mettre plus de 300 kg de fèves de cacao en fermentation.

Une absence de fermentation ou une mauvaise fermentation des fèves de cacao conduit à l’obtention des fèves dites « Violet compact » et des fèves dites « Ardoisées » dans le jargon du contrôle de la qualité.

II.6.4.   Séchage

Les fèves de cacao doivent être séchées jusqu’à obtention d’un taux d’humidité inférieur ou égal à 8%.

Le séchage peut se faire naturellement au soleil ou à l’aide des fours. Le séchage au soleil peut se faire sur les bâches, des aires cimentés ou à l’aide des séchoirs autobus. Pendant le séchage il est conseillé de remuer les fèves après 2 heures de temps. Les corps étrangers doivent être triés du cacao pendant le séchage. Il est déconseillé de sécher le cacao sur le goudron (risque de contamination par les hydrocarbures) ou sur le sol (risque de présence du sable et d’autres corps étrangers).

II.6.5.   Conditionnement et stockage

Le cacao doit être conditionné dans des sacs en jute. Le stockage doit se faire dans une sale propre et bien ventilée. Les sacs doivent être posés sur des palettes et des allées de gerbage doivent être laissées entre les lots. Le cacao doit être séché régulièrement pendant le stockage afin d’éviter que le taux d’humidité et le taux de fèves moisies augmentent.

II.6.6.   Transport

Tout lot de cacao en circulation doit avoir un Bordereau de route qui précise l’origine, la destination, le tonnage,… Le transport du cacao doit se faire dans un véhicule bâché et propre. Le cacao ne doit pas être transporté avec les produits toxiques tels que les pesticides, le carburant,…

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